Problèmes respiratoires, scolioses, maladies articulaires ou encore diminution de l’espérance de vie, voilà la dure réalité derrière le phénomène des hypertypes. A travers une sur-sélection opérée sur certains chiens, on observe de plus en plus une accentuation à l’extrême de traits distinctifs propres à certaines races, causant dans la plupart des cas des pathologies. Ces critères esthétiques sont souvent synonymes de souffrance animale et nombre d’organisations luttent actuellement contre ces effets de mode, qui tendent de surcroît à s’éloigner des standards de race établis.
Les hypertypes sont des modifications morphologiques de l’animal (chien, chat, ou encore cheval) provoquant une accentuation importante de certains traits distinctifs d’une race. Déformant peu à peu la race concernée, ces altérations génétiques engendrent, dans la plupart des cas, des problèmes de santé liés à ces critères excessifs.
En zootechnie, le terme “type” fait référence aux attributs morphologiques propres à une population ou à une race animale. L’hypertype, lui, est donc un modèle particulier à l’intérieur d’un type. Autrement dit, c’est un attribut physique exagéré, le plus souvent pour répondre à des critères esthétiques.
En déterminisme génétique, l’hypertype morphologique est régi par des gènes majeurs, qui exercent un rôle significatif dans la variation de l’expression d’un caractère quantitatif. Ces modifications morphologiques ou anatomiques, ainsi que les modifications physiologiques qu’elles entraînent, représentent dans la plupart des cas un danger pour les chiens hypertypés, chez qui les problèmes de santé ont tendance à se multiplier.
Tout d’abord, il est important de noter que toutes les races de chien ne sont pas concernées par les hypertypes. Les races les plus touchées étant le plus souvent celles “à la mode”, telles que les Carlins ou les chiens de très petite taille, ou à l’inverse, les chiens de très grande taille.
De plus, les affections visibles chez les chiens concernés dépendent de la nature de la dérive morphologique. En d’autres termes, chaque hypertype comporte des risques pour la santé du chien qui lui sont propres.
Voici donc quelques exemples courants d’hypertypes associés à des races ou traits morphologiques précis :
Les hypertypes sont fréquemment associés à des cas de consanguinité rapprochée, souvent nécessaire à l’obtention de traits physiques poussés à l’extrême.
Parmi les conséquences du “close-breeding”, on observe des cas de luxation (malformation de la rotule et des ligaments), d’ostéochondrose (anomalie de la croissance des os et du cartilage), des allergies, etc. De manière générale, la consanguinité favorise également l’appauvrissement génétique.
Le phénomène de l’hypertype attire de plus en plus l’attention des organisations cynologiques internationales, ainsi que celle des défenseurs de la cause animale, et ce pour deux raisons :
Il constitue d’une part une atteinte aux standards de race établis par les différents pays, et il représente d’autre part une menace pour le bien-être animal dans la mesure où il provoque nombre de maladies et réduit considérablement l’espérance de vie des chiens hypertypés.
La sélection existe certes depuis que le concept de races a été créé, mais elle visait auparavant à sélectionner des chiens selon leur utilité. Par exemple, les Terriers ou les Teckels étaient appréciés pour leurs compétences à la chasse. Toutefois, les critères ont aujourd’hui évolué pour se tourner vers des exigences esthétiques, répondant principalement à des effets de mode.
La FCI (Fédération Cynologique Internationale) sanctionne par ailleurs les dérives morphologiques des chiens en exposition, et forme ses juges aux conséquences de l’hypertype sur la santé et l’équilibre du chien.
De son côté, la SKK (Société Canine de Suède), exerce une grande vigilance à l’égard des hypertypes, et a interdit les saillies consanguines rapprochées (père-fille, frère-soeur).
Si vous songez adopter un chien, pensez à vous rapprocher d’éleveurs sérieux qui ont une vraie vision de leur métier, du bien-être animal et du rôle de la sélection, voire pourquoi pas des refuges ? Dans tous les cas prenez le temps de vous renseigner sur la race de chien qui vous attire, les tests de santé à demander, le pedigree ainsi que les pathologies courante de la race histoire d’être bien armé au lieu de valoriser la sur-sélection, à l’image des hypertypes, qui vont à l’encontre des principes du bien-être animal.
Souvenez-vous également qu’adopter un chien implique des devoirs, et qu’il est de votre responsabilité de lui offrir une vie longue et saine. Si vous préférez une race de chien en particulier, pour des raisons comportementales par exemple, rapprochez-vous d’éleveurs sérieux et respectueux des animaux, et méfiez-vous de ceux qui mettent en avant les attributs physique des animaux.