Besoins nutritionnels du chat

On entend souvent que le chat est un carnivore strict en matière alimentaire, mais on ignore en général ce que cette appellation recouvre. Elle rappelle les caractéristiques biologiques et surtout alimentaires de nos félins domestiques, qui se sont développées pendant des millénaires mais qui ont finalement assez peu évolué sous l'effet de la domestication. Tour d’horizon des besoins nutritionnels du chat pour mieux comprendre comment bien le nourrir.

Les besoins alimentaires du chat

Des glucides en quantité limitée

Le système digestif du chien a une bien meilleure capacité de dégradation, de transport et d'absorption de l'amidon que celui du chat ou même du loup. C’est l’une des raisons qui fait que le chat est plus « carnivore » au sens « strict » que le chien, qualifié souvent « d’opportuniste ».

Le chat a plus de mal à réguler le transport des glucides. Un afflux de glucides entraîne donc très vite une mauvaise digestion. L’activité de son amylase pancréatique est bien inférieure à celle de l’homme et aussi à celle du chien. Il ne supportera pas plus de 40 % de glucides dans son alimentation, alors que le chien supportera un excès bien plus important. On recommande ainsi une alimentation de moins de 25-30 % de glucides chez le chat pour limiter tout souci digestif lié à un excès de ce macro-nutriment.

Des protéines d’origine animale pour sa masse musculaire

Felix a besoin de plus de 5 à 8 g de protéines/kg de poids vif par jour, et Médor entre 2g à 6g protéines/kg de poids vif par jour contre... contre 0,8g protéines/kg/jour pour Roger le voisin. Pour faire simple, ses besoins en protéines sont au moins deux fois plus importants que ceux du chien. Il lui faut un minimum vital de 25/30 % sur MS.

Deux acides aminés supplémentaires sont indispensables au chat alors qu’ils ne le sont pas pour Roger le voisin ou Médor le chien : la taurine (un dérivé d’acide aminé) et l’arginine. Ces deux acides aminés se trouvent uniquement dans les produits animaux. Les plantes ne contiennent pas de taurine, et encore moins d’arginine. C'est donc bien en consommant des produits animaux que le chat comblera en quantité suffisante ses besoins en certains acides aminés comme l’arginine, la leucine, la lysine, la méthionine et la cystéine.

De la vitamine A d’origine animale

Nos poilus ont des besoins assez élevés en vitamine A, mais attention, car ils sont aussi très sensibles aux excès de cette vitamine. Elle est requise à un taux d’environ 5000 ul/kg d’aliment. Les chats ne sont pas capables de valoriser les sources végétales, comme le B-carotène, en vitamine A, à l'inverse des chiens et des humains. Il lui faut des sources animales pour cette vitamine (contenu dans les abats comme le foie ou dans les poissons gras).

Le chat peut cependant absorber une quantité significative de béta-carotène alimentaire. Des effets positifs sont alors observés au niveau des systèmes immunitaire et reproducteur, le béta-carotène jouant son rôle d'anti-oxydant.

Des omégas d’origine animale

Parmi les oméga 6, le chat (contrairement au chien) est incapable de synthétiser l'acide arachidonique (C20:4) en quantité suffisante à partir de l’acide linoléique. Or, un déficit de cet acide gras, que votre chat trouve naturellement dans les tissus de ses proies, peut entraîner des défauts au niveau de son système immunitaire, des inflammations cutanées et des problèmes au niveau de ses fonctions reproductrices. L’acide arachidonique ne se trouve en effet sous cette forme que dans les produits animaux.

L’importance des vitamines du groupe B

L'organisme du chat demande de grandes quantités de vitamines du groupe B, contenues en quantité dans la viande et les abats. Ce groupe est représenté par les vitamines suivantes : B1 (thiamine), B2 (riboflavine), B3 (niacine), B5 (acide pantothénique) et B6 (pyridoxine) voire B12. Ses besoins en pyridoxine (B6), par exemple, sont quatre fois supérieurs à ceux du chien. Les symptômes d'une déficience en thiamine chez le chat sont les suivants : ataxie, tremblements d'origine cérébelleuse, perte de la capacité à se situer dans l'espace, épilepsie.

L’anatomie du carnivore

L'organisme du chat demande de grandes quantités de vitamines du groupe B, contenues en quantité dans la viande et les abats. Ce groupe est représenté par les vitamines suivantes : B1 (thiamine), B2 (riboflavine), B3 (niacine), B5 (acide pantothénique) et B6 (pyridoxine) voire B12. Ses besoins en pyridoxine (B6), par exemple, sont quatre fois supérieurs à ceux du chien. Les symptômes d'une déficience en thiamine chez le chat sont les suivants : ataxie, tremblements d'origine cérébelleuse, perte de la capacité à se situer dans l'espace, épilepsie.

La dentition du chat

Avec 30 dents, le chat compte deux dents de moins que les humains (32), et 12 de moins que les chiens (42) ! Sa dentition est typique de celle d’un carnivore, avec des mâchoires relativement courtes, musclées et très puissantes. Félix le chat possède autant de canines (qui servent à arracher la nourriture) que Médor le chien ou que Roger le voisin. Les canines, pour la grande majorité des espèces, sont absentes chez les herbivores. Celles de Félix sont fortes et acérées pour attraper, tuer voire contenir ses proies.

Le nombre d’incisives - qui servent à couper la nourriture - est identique entre chats et chiens mais ne veut pas dire grand-chose par rapport à leur alimentation (les chevaux ont aussi 12 incisives, les humains eux n’en ont que 8). En revanche, leur forme et leur développement est important : chez les carnivores, celles-ci sont toutes petites. N’hésitez pas à regarder entre les canines de vos félins, les tout petits trucs blancs alignés qui dépassent : ce sont bien leurs incisives ! Il suffit de les voir pour se douter que leur rôle est limité.

C’est au niveau des pré-molaires et molaires, les dents qui vont broyer, que Felix se différencie encore nettement plus : celui-ci n’a que 10 pré-molaires et 4 molaires contre ,16 pré-molaires et 10 molaires pour Médor le chien et 8 prémolaires et 12 molaires pour Roger le voisin. Mais celles-ci sont très développées, solides et surtout tranchantes, aptes à cisailler et fragmenter les os.

Félix le chat est plus armé pour déchiqueter en petits morceaux et avaler ses proies. Il est peu capable de mâcher efficacement, vu son nombre réduit de dents et sa petite mâchoire. Son broyage reste donc sommaire, contrairement à Roger le voisin qui mange de tout sans souci, ou même de Médor le chien qui adore broyer et ronger. C'est pour cette raison que Félix le chat doit manger les aliments les plus digestes possibles et adaptés aux spécificités de son système digestif pour pouvoir digérer au mieux.

Le saviez vous ? Même au niveau de leur langue, Félix et Médor sont différents. Si la langue de Félix est si rugueuse (vous l'avez sans doute déjà testée sur vous !), c'est pour mieux râper la viande des carcasses de ses proies.

Le système digestif du chat

Le système digestif de Félix ressemble à celui de Médor et même de Roger le voisin. Mais il y a quelques petites nuances qui font de lui un carnivore strict par rapport aux deux autres, omnivores.

  • L’estomac du chat est très volumineux par rapport au reste de son système digestif, il représente d’ailleurs plus de 70 % de celui-ci. « On » croit souvent à tort que le chat doit absolument manger plusieurs petits repas dans la journée du fait de la taille de son estomac, soi-disant petit. C’est assez faux, la taille de l'estomac du chat n'est en rien un soucis au contraire ! Cette recommandation vient plutôt des habitudes alimentaires du chat qui, dans la nature mange le plus souvent plusieurs petites proies réparties dans la journée et donc plusieurs petits repas. Ces habitudes alimentaires de grignoteur, Félix les a gardées, même avec des croquettes.

Par rapport à sa taille, l’intestin du chat est plus court que celui du chien : il mesure environ 3 fois sa longueur, contre 6 fois pour Médor et 14 fois pour Roger le voisin. C'est pour cela que les humains « savent » valoriser des aliments bien plus complexes sur le plan énergétique. A savoir : plus le ratio est faible, plus l’animal doit recevoir une alimentation riche en protéines et en lipides qui sont faciles à valoriser au niveau de l’estomac, puis de l’intestin grêle.

Chez le chat, c'est donc l'estomac qui assure l’essentiel de la digestion. Sa digestion étant assez rapide, les aliments proposés doivent être le plus digestes possible, donc riches en protéines et en fibres.

  • L’intestin grêle est très court chez notre ami à poils et à moustaches et ne représente que 15 % du contenant de son système digestif. Après le passage dans l'estomac, c’est là que se fait l’essentiel du reste de la digestion, qui y est assez rapide.

Elle y est donc excellente pour tous les constituants rapidement digestibles, mais médiocre pour ceux nécessitant une action enzymatique prolongée. Ainsi les protéines y sont bien valorisées, qu'elles soient d'origine animale (hormis les scléroprotéines comme les kératines ou le collagène) ou même, dans une moindre mesure, d'origine végétale. De la même façon, les graisses y sont vraiment très bien digérées. Parmi les glucides, les amidons cuits, bien transformés et broyés sont dans une moindre mesure assez bien tolérés et assimilés via l’amylase pancréatique, s'ils sont donnés en petites quantités (moins 25-30 % pour Félix si possible ).

Mon chat peut-il être végétarien ?

Si vous vous posez encore la question après tout ce que vous avez lu... relisez l'article ! Oui, un chat végétarien est une hérésie, compte tenu de ses besoins en produits animaux, besoins qui lui sont vitaux. Et d'un point de vue moral, c'est même peu acceptable. Le chat est un chasseur né, insensible au goût sucré. Il n’est en rien un petit chien ou pire, un petit humain.

Les producteurs d’aliments pour chats végétariens tentent (sans vraiment bien y arriver) d’éviter les déficiences en ajoutant à leurs produits des nutriments de synthèse. Est-ce vraiment éthique ou même mieux pour la planète que de faire subir ce genre de chose à son animal carnivore strict ? Une chose est certaine : ces aliments ne sont pas recommandés (avec raison) par la grande majorité des spécialistes en nutrition animale, vétérinaires comme agronomes.

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Ne nourrissez jamais votre chat avec un aliment pour chien !

Le saviez-vous ? Il est tout à fait possible de donner une alimentation de type croquettes ou pâtée spécial chat pour nourrir un chien. Par contre, l’inverse, donner des croquettes ou de la pâtée pour chien pour nourrir un chat peut être dangereux. Le chat a des besoins bien plus spécifiques.

Alimentation du chat : les idées reçues

Les chats sont incapables de valoriser les glucides en énergie

FAUX. D’ailleurs des glucides il y en a aussi naturellement dans les produits animaux et les proies naturelles des chats (en petite quantité).

Les chats ne doivent pas manger de légumes ou de fruits

FAUX. Le chat est incapable de synthétiser le béta-carotène des carottes en vitamine A, mais celui-ci reste un super anti-oxydant. Les légumes riches en eau et très digestes comme les courgettes permettent de bien hydrater et d’aider Félix à se sentir repu, et elles sont aussi une super source naturelle de fibres et de prébiotiques.

Les chat n’ont pas besoin de fibres

FAUX. Les fibres constituent la nourriture des bonnes bactéries du gros intestin, celles qui aident à valoriser vitamines, minéraux et renforcent le système immunitaire tout en permettant une bonne digestion. Les fibres préviennent aussi des phénomènes de constipation qui, sur le long terme, peuvent aboutir à des pathologies parfois graves comme le développement d’un méga-côlon.

Le chat est donc un prédateur. Dans la nature, il mange des petites proies. Il mange donc de la viande mais aussi des os, du gras, des organes, des viscères, qui font que son alimentation lui apporte tout ce dont il a besoin en terme de nutriments. Il mange aussi des aponévroses, des tendons, des poils, des plumes, le contenu du système digestif de ses proies : un tas de tissus plus ou moins valorisables qui vont jouer le rôle de fibres, de « lest » pour le système digestif.

Attention donc, si vous nourrissez vos chats au RAW ou à la ration ménagère : il faut ajouter des fibres à ses rations de viande (et d’os charnus et abats au RAW). Sinon vous serez bien loin des apports d’une vraie proie et d’une ration équilibrée !

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